Prêt.e ? Action !

Prêt.e ? Action !

Le 13 mai 2020, au lendemain du déconfinement…

Cette période n’est pas encore finie, et nous ne pouvons même pas affirmer que le plus dur est derrière nous. Mais dehors les mouvements ont repris de l’intensité. Sentez-vous la différence d’énergie ? Comment cela résonne pour vous ?

Pour moi, et je partage car je ne dois pas être la seule, j’ai le sentiment que dans nos systèmes beaucoup de choses sont aberrantes. Cela me fige parfois dans le désarroi et l’impuissance. Et cette pandémie n’a pas amélioré ce sentiment. Que devrai-je faire le jour où le vaccin sera prêt ? À qui puis-je faire confiance pour savoir si cela ne me met pas en danger ? Aurai-je une possibilité de refuser ?

En même temps, des sentiments d’un autre ordre grandissent en moi :
le sentiment que nous sommes de plus en plus nombreux à nous accorder sur le besoin d’agir pour transformer et protéger le vivant, plutôt que les intérêts d’une minorité.
le sentiment qu’il est de plus en plus acquis que nous n’avons rien à gagner à vouloir toujours plus de possessions et d’argent.
Le sentiment aussi qu’il y a une compréhension que nous vivons dans des systèmes de croyances, et qu’il nous appartient de les déconstruire si nous le voulons. Or un immense chantier collectif de déconstruction de nos croyances étant amorcé, il devient plus aisé de se rallier individuellement. Je préfère ne rien nommer car cela se manifeste de manière multiple, mais une convergence me semble exister. En fermant les yeux un instant, quelle est la sensation qui traduit ce lien ? 

Nous sommes de plus en plus nombreux, dans ma réalité, à faire un pas de recul pour observer et élargir notre champ de vision. Cela nous donne accès à notre pouvoir intérieur, et c’est de là que naît l’action juste. C’est une composante essentielle de la pratique du yoga. 
De mon côté, j’apprends par tous les moyens à ma disposition, dont le yoga et la méditation font partie, à être avec ce pouvoir intérieur. C’est à partir de là que je me sens capable d’agir. Et pour que ça se concrétise sans me perdre dans les idéaux, je reviens régulièrement chercher quelle action je peux poser maintenant.
Et vous ? Quelle est la plus petite action qui se propose à vous quand vous vous reliez à votre pouvoir intérieur ? Je parle de ce pouvoir inclusif, celui d’être avec, en non celui de dominer.

A l’instar du colibri qui apporte des gouttes d’eau une à une pour éteindre un incendie, l’enjeu c’est d’agir. Peut-être que notre action nous paraîtra dérisoire, mais n’embarque-t-elle pas avec elle tout un champ de transformation ? Comment nous sentons-nous une fois l’action posée ? Et comment cela rayonne-t-il autour de nous ?

Oui évidemment que les transformations au niveau individuel ne font pas tout mais la coexistence des transformations individuelles peut beaucoup. C’est ma conviction. En effet, nous ne sauverons pas le climat en prenant notre vélo pour aller travailler et en arrêtant d’acheter sur Amazon et de manger du Nutella. Mais le fait de poser des actions est une manière de choisir une direction, une affirmation. Et c’est le chemin vers une autre action, vers de nouveaux questionnements, et vers de nouvelles prises de consciences. Cela génère une matière première à partager pour coopérer, créer ensemble, et co-construire.

En ayant l’esprit disponible, on se pose des questions. Un exemple simple et parlant pour tou.tes : nous commençons à trier nos déchets. Un jour nous nous questionnons sur le coût écologique et économique de ce tri. Nous nous demandons alors s’il ne serait pas plus pertinent de diminuer nos déchets. Nous commençons à choisir nos produits en fonction, à laisser les emballages dans les supermarchés, à refuser les sacs plastiques. Les industriels réagissent en améliorant les emballages (même si c’est surtout un argument marketing), et alors le « zéro déchet » apparaît dans notre vie (j’aime l’envisager comme un jeu et une opportunité de créer). En parallèle, tout ça nous amène à reconsidérer notre alimentation et l’origine des produits. Nous devenons plus concernés par les défis des producteurs, nous nous intéressons à l’agrochimie, nous nous interrogeons sur les conséquences sur la santé, sur les modes de consommation, etc, etc.
Ces prises de consciences ont permis de nombreux changements et nous ont rendus prêt.es à de nouvelles transformations, donnant déjà lieu à des rassemblements et des initiatives qui fleurissent partout et dans tous les domaines.

Cette pandémie a été un bouleversement dans le monde entier, trop puissant pour épargner qui que ce soit. Mais quelles nouvelles transformations êtes-vous désormais prêt.es à intégrer ?
Je sens la peur très présente chez tout le monde. Apprenons à la reconnaître et à l’accueillir pour en prendre soin sans la laisser nous piloter car le pouvoir des actes posés par la peur nous sera dérobé.
L’indignation, la révolte et le courage sont très présents aussi. En les catalysant, ils peuvent être de formidables moteurs pour poser ces actes. 
En yoga on dit qu’on cherche à se désintéresser du résultat, que seule l’action compte. Et si c’était à l’intérieur de cette action que germent les graines de la vertu et que s’épanouit notre plein potentiel créatif ? 
On est encore très loin de systèmes cohérents, mais on ne peut faire qu’un pas après l’autre. Par cette réflexion je nous invite à faire le maximum pour que ce soient des pas de courage.

Prenez soin de vous !

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